l'ordinaire et l'absolu
La répétition se termine. Le chef de l'orchestre d'amateurs parle à ses musiciens. Il tente de leur faire comprendre que ce qu'ils font ici ne se limite pas à reproduire une partition en cherchant à éviter les fausses notes :
Mesdames, messieurs, je sens que ça commence à venir. De quoi est-il question dans ce morceau ? Qu'est-ce que le compositeur cherche à exprimer ? Il y est question de la jeunesse.
Qu'est-ce que c'est, la jeunesse ? La jeunesse, c'est cette page blanche que l'on doit remplir au risque de se tromper. La jeunesse, c'est refuser le vieillard que l'on porte en soi.
Il est tard ; les musiciens annoncent leur intention de rentrer cher eux.
(de mémoire, Jean-Claude Brialy dans Les innocents d'André Téchiné, 1987)
Commentaires
Curieuse idée que celle de vouloir enseigner l'absolu à l'homme libre. C'est presque sous-entendre qu'il ne pourrait le trouver sans son enseignant, c'est presque sous-entendre que l'enseignant est à même de juger pour autrui, contre l'avis d'autrui.