Elle s'appelle donc Li Li W. et l'on connaît, grâce à la célérité de journalistes qui l'ont, selon leur habitude, condamnée avant même une éventuelle mise en examen, désormais tout d'elle : née en Chine en 1983, diplômée de l'Université de Technologie de Compiègne et stagiaire à la branche Thermique Habitacle de Valéo avant ce regrettable incident qui prive son employeur et ses camarades de sa présence que l'on imagine sympathique, à l'image de ce portrait enjoué que les journaux télévisés, d'ordinaire spécialistes du flou, ne se privent pas de diffuser.
Chez elle, les policiers on découvert deux disques durs "d'une puissance énorme", pour citer Les Echos ; on imagine que, par puissance, il faut comprendre capacité, et l'on espère pour eux qu'il ne s'agit pas de ces sauvegardes autonomes que l'on trouve en grande surface pour 140 €, et dont la plus modeste stocke 160 Go. On s'étonne, en même temps que, chez Valéo, on laisse des documents confidentiels à la portée de stagiaires : peut-être imagine-t-on que, si des étudiants chinois viennent en France, c'est dans le but de ne rien y apprendre et que, si malgré tout ils s'obstinent à le faire, ils auront du moins la délicatesse de tout oublier avant de rentrer chez eux.