Informaticien et guatémaltèque, Carlos Armando Amado a appris à Stanford, en plus de son métier, un sens très américain de la procédure. Aussi poursuit-il Microsoft™ pour violation d'un brevet déposé en 1990, contrefaçon pour laquelle il réclame une somme qui semble presque modeste par les temps qui courent : 500 millions de dollars. Rien que d'ordinaire, à priori. Mais le coeur du délit paraît plus original : le brevet de Carlos portait sur un moyen de réaliser une liaison entre Excel et Access, ou, en d'autres termes, de faire communiquer un produit Microsoft™ et un autre produit Microsoft™ au moyen d'une technologie, forcément, Microsoft™.

On les avait bien prévenus, chez Microsoft™, du danger des dégâts collatéraux en matière de brevets logiciels, et des mauvaises habitudes qu'ils prenaient à force de puiser à foison dans leur inépuisable bas de laine pour arroser tout le secteur, de Sun à Novell. Alors, pourquoi ne pas, à son tour, tenter sa chance ? En plus, ils ont l'habitude : en comptant les versions d'essai, une recherche avec Microsoft et trial sur Google fournit 14 millions de références.