D'une manière générale, les entreprises préfèrent leurs clients à leurs salariés, et leurs salariés à leurs actionnaires, au point que, sauf en de très rares occasions, le poncif télévisuel des licenciements boursiers, comme on l'a expliqué par ailleurs, n'a pas plus de véracité que les autres slogans de la cohorte fournie des légendes altermondialistes.
Pourtant, parfois, la réalité rejoint la fiction : le cours de Morgan Stanley, une des principales banques d'affaires américaines, après des mois de dépression, connaît une envolée spectaculaire, gagnant près de 6 % sur les carnets d'ordres avant ouverture de la séance à Wall Street. C'est que, apportant une conclusion brutale à un sourd conflit interne, ses actionnaires viennent d'obtenir un licenciement, un seul : celui de son PDG, Philip Purcell. Trouvera-t-il, comme les autres, dans l'épreuve qu'il traverse, accueil et réconfort auprès des syndicats comme de ses collègues salariés ?