Dans la famille Riboud, Antoine, le père, alors à la tête de la verrerie familiale BSN, s'était illustré en 1969 avec cette tentative d'OPA, la première du genre, sur son concurrent Saint Gobain, où certains s'obstinent à voir un échec là où d'autres relèvent une fructueuse opération de trésorerie qui permit ensuite de racheter Evian et Kronenbourg, puis de fusionner avec Gervais-Danone. PDG d'un groupe maintenant exclusivement alimentaire Franck, le fils, mène l'union sacrée politico-syndicalo-patronale à l'assaut de l'envahisseur américain.
Si l'histoire ne repasse pas les plats, elle sait souvent faire preuve d'une salutaire ironie.

D'autant qu'il se trouve déjà des mauvaises langues pour supposer, au vu de l'évolution du cours de l'action Danone, qu'à défaut d'OPA, certains trouveront là l'occasion de réaliser de très bonnes affaires. Mais à Bercy, on ne partage pas cette analyse : Thierry Breton, plus hérisson que jamais, monte au créneau un peu tard, mais avec virulence, affirmant que la règlementation sera appliquée à la lettre : c'est qu'on n'est pas au Far West, ici.
En effet : au Far West, un PDG coupable de faux bilans et faillite frauduleuse prend 25 ans ferme ; si c'est pas un État-voyou, ça.