Francis Mer n'avait pas l'air mécontent de lui quand, lassé d'attendre l'offre du Crédit Agricole, prétendant officiel mais trop près de ses sous au reliquat de participation publique dans le Crédit Lyonnais, il avait vendu le paquet à la Société Générale. Pour Thierry Breton, les offres à peine déposées, tout porte à croire que la vente des concessions autoroutières de l'État s'annonce moins fructueuse.

Selon Le Figaro, en effet, Vinci, dont tout le monde savait qu'il ne s'intéresserait qu'aux ASF, semble seul en liste pour le lot, pourtant le plus beau de la vente, et risquerait donc de l'emporter à un coût dérisoire, en proposant à peine plus de 49 euros par action, le prix de clôture au 23 août, avec, en plus, une offre partiellement financée en titres Vinci, et qui contraindrait l'État à échanger sa rente autoroutière contre une participation nettement plus risquée dans un groupe de travaux publics. Là où une OPA apporte traditionnellement des plus-values supérieures à 30 %, l'achat des titres ASF au prix du marché ressemble, pour celui qui comptait sur cette procédure restreinte pour en tirer le meilleur prix, à un piteux échec.
Visiblement Antoine Zacharias, le PDG de Vinci, ne se soucie guère d'entretenir des amitiés à Bercy. Et dans les couloirs du Ministère, on doit regretter l'époque où Francis Mer conduisait les enchères.