En s'emparant du Pascal Paoli le Syndicat des Travailleurs Corses, cet oxymoron pertinemment relevé chez Brave Patrie, avait entre les mains de quoi assurer un spectacle auprès duquel les prestations de Greenpeace, la multinationale américaine de l'événement, avec ses abordages au canot pneumatique si souvent diffusés que la formule finit par lasser, pouvaient passer pour des productions indépendantes en Super 8.

À l'approche de Bastia tous les scenarii, échouage, sabordage, bombardement du port à la fusée de détresse restaient encore possibles. Les premiers plans du dénouement, l'attaque des Super Puma au lever du jour et au ras des flots, avaient encore une certaine gueule. Malheureusement, la pitoyable prestation des figurants corses, qui n'opposèrent aucune résistance à un déferlement héliporté dont la mise en scène se montra par ailleurs bien inférieure à celle de la récente arrestation-surprise de terroristes islamistes connus depuis dix ans, ruinait définitivement la fin, d'autant qu'il semble bien que, à la Royale, on ne pende plus les mutins au grand mât. Il paraîtrait d'ailleurs qu'on aurait le plus grand mal à trouver un grand mât.
Finalement, on en vient à regretter les prestations de Greenpeace, qui savait au moins assurer spectacle et rebondissements.

On se demanderait alors ce que le potentiel repreneur de la SNCM et des travailleurs corses, Walter Butler, énarque, inspecteur des finances, ancien du cabinet de François Léotard, vient faire dans cette galère si la dernière édition des Echos n'apportait la réponse : voici dix ans, il s'était attaqué en vain à une autre imprenable Bastille cégétiste, la SFP. Ramer, il aime ça.