Il n'est pas trop tard, en ce début 2006, pour saluer la vertu pédagogique à l'usage des jeunes générations, celles qui ne mesurent pas leur chance de ne pas avoir connu le gaullisme, de l'action du député UMP Christian Vanneste, qui fut, sans contestation possible, à l'Assemblée, l'homme de l'année passée.

Pour lui, celle-ci commença fort puisqu'on le présente comme auteur du désormais célèbre article 4 de la loi 2005-158 du 23 février 2005 ; elle finit en fanfare lorsqu'on le vit rapporteur de la loi dite DADVSI. Entre les deux, il trouva le moyen, dans son fief du Nord, de tenir des propos qui lui pemettent d'inaugurer, sur les bancs de l'Assemblée, le volet répressif de la loi du 30 décembre 2004 créant la Haute autorité de lutte contre les discriminations.
Depuis lors, on le sait, son article 4 a connu un traitement tout particuler, que sa qualité de gaulliste, soumis à la volonté du Président, lui interdit de regretter, et la loi DADVSI se débat pour, de report en ajournement, ne pas couler sous les amendements.

L'espèce à laquelle appartient Christian Vanneste, le militant RPR droit dans ses bottes, du genre qui n'apprend ni n'oublie jamais rien, semblait, depuis déjà longtemps, se raréfier au point qu'on avait pu la croire disparue ; sans doute encore présente ça et là à titre résiduel, on garde, malgré ce subit regain de vigueur, l'espoir de son extinction prochaine : son inadaptation atavique et persistante à l'environnement actuel rendait de toute façon sa survie bien problématique.