Certains, une fois placés à la tête d'une institution d'enseignement de renommée nationale, se satisfont de la gestion quotidienne des égos et des querelles intestines, isolés sur leur petite montagne. D'autres, bien plus nombreux, s'acharnent, passivement, à défendre un pauvre statu quo contre toute espèce de changement radical, oubliant au passage cet essentiel qui ne les a jamais intéressés, les étudiants et leur avenir. D'autres encore, occupant des positions de pouvoir différentes, se contentent de patronner leur minoritaire méritant, imaginant sans doute apporter ainsi une contribution décisive aux progrès de l'humanité.
Richard Descoings, nommé à la tête d'une école qui, recrutant plus que d'autres à partir de critères déterminés par le capital social, était bien moins que d'autres disposée à s'ouvrir aux moins dotés en la matière, aurait parfaitement pu se comporter à l'image de se prédécesseurs. Il a, à l'inverse, fait sauter une porte qu'il semble désormais impossible de refermer. Celui qui assuma le risque, l'incertitude, l'imperfection de l'action faisait ainsi la preuve d'une vertu devenue rare, celle de l'homme d'État.