Pour celui qui avait échappé à l'extermination des juifs par les Nazis, traversé les années grises de la Pologne socialiste et participé dès l'origine au mouvement qui allait lancer la transition démocratique en Europe de l'Est, la mesquinerie exemplaire avec laquelle le gouvernement des frères Kaczynski tenta de l'impliquer dans sa vilaine chasse aux sorcières ne méritait sans doute qu'un haussement d'épaules.
Lorsque, avec d'autres pays qui, autant qu'elle et plus que tant d'autres, méritaient d'être européens, la Pologne rejoignit l'Union Européenne, Bronislaw Geremek fut proposé à la présidence du Parlement de cette Europe enfin réunie. Que l'on ait, à sa place, choisi de céder à l'ordinaire routine d'un candidat d'appareil montre à quel point la médiocrité se partage. Désormais, il est trop tard.