Rationnellement, on avait déjà du mal à comprendre pourquoi diable la Banque Centrale Européenne se devait de réduire son taux directeur, accroché à 2 % depuis un certain temps. Après tout, même stable, celui-ci baisse en permanence puisque ceux de ses principaux concurrents, et en particulier du dollar passé en deux ans de 1 % à 3 %, montent sans cesse. Avec des prêts personnels dont les taux varient de 4 % à 7 %, et des prêts immobiliers dont les coûts historiquement bas génèrent une croissance dangereuse de l'endettement individuel qu'il s'agirait plutôt, comme en Grande-Bretagne, de calmer par un renchérissement du crédit, on voit mal ce qu'un quart de point en moins changerait à l'affaire, d'autant que cette baisse ne calmerait sans doute pas l'ardeur des " c'est la faute à Francfort ", l'aile technique et économique des " c'est la faute à Bruxelles ".
Mais voici qu'après le non français l'Euro, déjà plus trop vaillant depuis quelques semaines, plonge, passant sous les 1,23 dollars pour la première fois en huit mois. Le mal-aimé de la Kaiserstrasse peut remercier ceux qui le détestent : courage, Jean-Claude, encore quelques semaines à tenir bon et, inflation et pétrole aidant, ce taux, on te suppliera de le relever.