En échouant, face à la proverbiale rigidité teutonne, à faire abaisser au taux modéré la TVA sur leurs activités, revendication qu'ils justifient par une concurrence déloyale exercée par les chaînes de restauration rapide qui seraient, elles, assujetties au taux de 5,5 %, revendication dont nous savons tous, à l'exception des journalistes de télévision qui n'ont jamais soulevé la question, qu'elle est fausse, puisque le taux réduit ne s'applique, comme pour tout produit alimentaire, que sur la vente à emporter, et qu'il reste à prouver que les clients de ces restaurants-là consomment sur place ce avec quoi ils sont supposés maculer la voie publique, les organisations professionnelles de la restauration ont perdu une bataille. Si l'on en croit Les Echos de ce matin, elles viennent de gagner la guerre.

Le quotidien économique met en effet en ligne un document de sept pages qui dévoile une brassée de mesures, en particulier l'augmentation de 58 % de l'aide accordée pour un salarié payé au SMIC, des déductions fiscales pour les investissements dans la limite de 15 000 euros, un crédit d'impôt supplémentaire du même montant pour la catégorie, inventée pour l'occasion, des "maîtres restaurateurs", et l'assouplissement du régime des heures supplémentaires pour les entreprises de moins de 20 salariés, qui doivent représenter une part respectable du gâteau de la restauration, dispositif inspiré, nous dit-on, histoire, en bon camarade, de mouiller aussi les copains et de paraître, du coup, moins coupable aux yeux de la Commission européenne, de l'exemple belge.
Le secteur, en contrepartie, devrait créer 40 000 emplois, ce qui ne l'engage guère puisque, de toute façon, cette promesse n'est pas neuve, et qu'il a besoin de pourvoir ces postes lesquels, faute de candidats, risquent une fois de plus de rester virtuels. Il se déclare, par ailleurs, satisfait de ces mesures.

Il a, en effet, en touchant les dividendes payés par le contribuable de sa longue campagne, de quoi l'être. L'observateur lui, serait un peu déçu, s'il s'était attendu à un zeste d'originalité dans la politique d'un appareil d'Etat clientéliste, expert en détournement de contraintes européennes. Mais non, l'invariant est de retour, dans sa rassurante répétitivité : un an avant les élections, le bureau des achats de votes est bien ouvert.