pauvre bill
L'homme le plus riche du monde vient de perdre un paquet de millions d'un coup. Sa fortune, il est vrai, essentiellement constituée d'actions de son entreprise, n'a jamais été que virtuelle : s'il souhaitait la réaliser, et échanger ses titres contre de braves obligations dans le but d'assurer la sécurité de ses vieux jours, il en perdrait une bonne partie, par l'excédent d'offre sur la demande, et plus encore par la panique que son acte, trahissant une perte de confiance en la société qu'il a créée, ne manquerait pas de causer. Pourtant, la baisse de 11,47 % en une seule séance, performance assez rare pour une capitalisation aussi importante, qu'a connue l'action Microsoft en ce début mai ne doit rien à son fondateur.
En annonçant, pour son exercice 2005-2006, à cause de ses petits problèmes avec un Vista qui n'arrive pas et une Xbox qui ne se vend pas, un résultat par action bien inférieur aux attentes, Microsoft conclut par un superbe plongeon une année boursière atone. Du coup, entre ce grand spécialiste du code fermé (MSFT) et RedHat, la principale valeur de l'OpenSource (RHAT), tous deux cotés sur le Nasdaq, le marché, à rebours des attentes des maigres bataillons altermondialistes montés bien tardivement dans le train du libre, a, depuis longtemps, et sans équivoque, fait son choix.
Microsoft, avec sa stratégie de monopolisation des portes et des portails, analysée ici voici déjà quelques années, vivait de ses rentes : en bon propriétaire foncier, il ne pouvait imaginer, à cause des risques et des coûts de la migration, que ses clients puissent finir par aller s'installer ailleurs, dans un tout autre monde, où ils resteraient maîtres de leur destin, et de leurs dépenses informatiques. L'amusant dans l'affaire, c'est la reproduction à l'identique de cette stratégie perdante au travers des contraintes, cette fois-ci réglementaires, que supporteront les acheteurs de culture gravée sur support plastique : la forêt d'incompatibilités qui naîtrait alors, avec son empilement de formats aux dénominations obscures et aux propriétaires variés, ses verrous nouveaux interdisant l'usage du plus ordinaire composant de son installation ancienne, un câble par exemple, la masse d'information que devrait assimiler un public ignare pour comprendre ce qui lui interdit d'utiliser comme il l'espérait ce qu'il vient d'acheter, et qui n'aura pour ce faire d'autre recours qu'un vendeur aussi peu compétent, ne pourra se traduire autrement que par une chute des ventes des supports légaux et une explosion des contentieux. En peu d'années, il se pourrait bien que ces nouveaux promoteurs des stratégies fermées regrettent amèrement leur choix, et que les actionnaires des entreprises qui les emploient leurs fassent brutalement savoir leur mécontentement.
Commentaires
Ah ! quels cons ces maigres (?) bataillons d'altermondialistes montés tardivement dans le train du libre...(il les a attendus ?).
non sérieusement avant de raconter n'importe quoi, renseignez-vous...vous en connaissez des gens non informaticiens qui sont montés "rapidement" (=tôt ?) dans le train Linux ?
Quant au marché (Dieu !) qui a "fait le bon choix" j'ose à peine vous rappeler que Linux concerne au maximum 15% des entreprises US...
Chic, un troll. Et bien velu, en plus. Alors, chère bête à poils, tout dépend de ce qu'on appelle tôt. A mon avis, 2002 peut faire l'affaire puisque, en 2002, une recherche que j'ai effectuée avec comme critère Linux sur le site attac.fr, qui m'avait semblé faire référence en matière d'altermondialisme, n'a relevé, dans la masse de documents que propose cette organisation particulièrement logorrhéique, qu'une seule référence, dont je me souviens fort bien : "favoriser l'utilisation de Linux et des logiciels libres".
Personnellement, je suis sous Linux depuis 1998 : valaurea.free.fr/articles...
à peu près comme mon copain Vincent : www.nuage-rouge.info/inde...
et ni lui ni moi ne sommes informaticiens, pas plus que lui, d'ailleurs : bsalanie.blogs.com/econom...
(mais c'est un affreux libéral), ni ceux que je cite dans mon commentaire chez Bernard Salanié.
Et on a tous commencé à un moment où il fallait sérieusement se cracher dans les mains pour faire tourner le système, pas comme aujourd'hui où c'est à la portée de n'importe qui ce qui, évidemment, facilite les ralliements tardifs. D'ailleurs, ça me fait penser que voilà une éternité que j'ai plus compilé un noyau.